Les passages secrets et cours cachées de Lyon

Explorez les traboules de Lyon, ces passages discrets dissimulés derrière des portes anciennes, qui traversent les cours et immeubles pour relier les rues des quartiers historiques. Découvrez leur histoire, leur diversité architecturale, et suivez un itinéraire d’exploration urbaine enrichi de récits et d’astuces pour mieux les arpenter.
Héritage historique des traboules lyonnaises
Les traboules de Lyon tirent leurs origines d’une période ancienne, dès le IVe siècle, alors que la ville, baptisée Lugdunum à l’époque, se développe sur un terrain accidenté. Pour faciliter l’accès aux points d’eau et se déplacer entre la colline et les rivières, les habitants conçoivent ces passages couverts. Ils deviennent au fil du temps des moyens pratiques de franchir les îlots urbains, en particulier pour les résidents, commerçants et artisans qui vivent et travaillent dans les quartiers historiques comme le Vieux Lyon et la Croix-Rousse.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les traboules sont utilisées par la Résistance. Elles offrent des trajets moins exposés pour éviter les contrôles, organiser des rendez-vous discrets ou transmettre des informations. Cette période contribue à renforcer leur réputation locale de lieux discrets et chargés de souvenirs historiques
De multiples récits évoquent leur usage passé. Certains tisseurs de soie — parfois appelés les soyeux — auraient profité de ces chemins pour transporter leur marchandise à l’abri des regards ou des intempéries. Des passages fermés aujourd’hui ont alimenté des récits populaires qui illustrent leur caractère énigmatique.
Formes architecturales et organisation urbaine
Les traboules constituent un exemple de structures urbaines adaptées à un contexte géographique spécifique. Chaque passage possède ses propres particularités : certains comportent des galeries couvertes d’inspiration italienne, d’autres des escaliers tournants, des puits de lumière ou encore des cours ornées d’éléments datant de la Renaissance. Des lieux comme celui de la Tour Rose retiennent l’attention, tant pour leur aspect visuel que pour leur bon état de conservation. À l’inverse, d’autres passages moins connus peuvent surprendre ceux qui les découvrent discrètement.
La présence abondante de ces chemins a influencé l’agencement de plusieurs quartiers. Ce phénomène est visible dans le centre ancien classé à l’UNESCO et sur les pentes de la Croix-Rousse. La construction des immeubles y a souvent tenu compte de ces passages, permettant de fluidifier les déplacements ou d’offrir des connexions pratiques entre les différentes parties d’un même pâté de maisons
« En tant qu’architecte intéressé par le bâti ancien, j’ai souvent été frappé par la manière dont les traboules s’intègrent dans le tissu urbain. Elles traduisent une volonté d’adapter l’environnement construit aux contraintes du terrain, tout en révélant des détails inattendus. Le moindre couloir réserve potentiellement une surprise, une fresque, un escalier, un jeu d’ombre. »
Place dans la culture locale et récits associés
Les traboules font partie intégrante de l’identité de la ville. Ces couloirs discrets figurent dans la mémoire collective lyonnaise et jalonnent aussi bien les circuits touristiques que le quotidien des habitants. Leur discrétion a longtemps constitué un facteur de reconnaissance communautaire.
On entend encore des histoires locales évoquant des événements inhabituels : certains parlent même de lieux marqués par des expériences singulières ou des émotions fortes. Plusieurs créations littéraires, visuelles ou narratives s’y réfèrent, renforçant leur statut de passages oubliés qui suscitent la curiosité. Ceux qui les empruntent partagent souvent une impression de calme inattendu au sein du tumulte citadin.
« Lors de ma première découverte d’une traboule, j’ai eu le sentiment de franchir une frontière invisible. On quitte une rue animée pour déboucher dans une cour silencieuse, comme si le temps s’était arrêté. C’est une expérience plutôt marquante, presque exclusive. »
Parcours recommandé pour visiter les traboules
Pour une première approche des traboules à travers les points essentiels et certains passages peu connus, voici un itinéraire suggéré :
- Commencez par le Vieux Lyon (rue Saint-Jean) où se trouve la « Longue Traboule » accessible au 54 rue Saint-Jean. Ce passage traverse plusieurs immeubles et aboutit rue du Bœuf.
- Montez vers la Cour des Voraces dans le secteur de la Croix-Rousse. Ce passage se distingue avec son grand escalier en colimaçon et rappelle les luttes sociales des Canuts, les ouvriers du textile.
- Faites une halte devant la Tour Rose (16 rue du Bœuf), identifiable par sa tourelle teintée et ses arcades aux lignes simples.
- Empruntez le Passage Mermet, également dans le quartier de la Croix-Rousse, un lieu moins fréquenté et souvent méconnu du grand public.
Pour celles et ceux désireux de prolonger la visite, des parcours guidés avec des médiateurs permettent d’accéder à des parties non ouvertes de manière autonome. Ces circuits accompagnent les marcheurs avec des précisions sur l’histoire locale, les techniques architecturales ou même les spécialités gastronomiques lyonnaises. Certains programmes incluent des pauses dégustation pour relier culture et cuisine
Petit conseil : il est préférable de s’y rendre plutôt en matinée car l’accès public à certaines traboules peut être restreint au fil de la journée pour préserver l’intimité des habitants. Les plaques discrètes représentant une tête de lion sur fond jaune signalent les passages encore accessibles sans accompagnement.
Regarder les traboules en images
Cette vidéo propose un aperçu réaliste de ces chemins peu connus, montrant l’ambiance particulière qu’ils dégagent entre pierres anciennes et recoins inattendus
Comparatif simplifié des traboules emblématiques
Traboule | Emplacement | Accès | Intérêt principal |
---|---|---|---|
Cour des Voraces | Vieux Lyon | Accessible | Escalier et mémoire sociale |
Passage Mermet | La Croix-Rousse | Accessible | Traces anciennes variées |
Tour Rose | Vieux Lyon | Accessible | Décor ancien et ambiance feutrée |
La plupart des passages disponibles sont ouverts dès le matin, généralement entre 9h et 12h. Optez pour une visite matinale, certaines cours étant fermées après ce créneau afin de préserver la tranquillité des personnes qui y habitent
Un symbole discret — souvent une tête de lion sur fond jaune — est apposé sur les portes menant aux traboules publiques. Certaines sont fermées ou appartiennent à des propriétés privées. Pour accéder à des lieux plus confidentiels, des visites guidées à pied sont proposées
Il convient de respecter le calme ambiant en faisant preuve de discrétion. Évitez les heures tardives et tenez compte de l’accessibilité parfois réduite (escaliers, passages étroits). Pour une approche facilitée, réservez une visite encadrée via un circuit pédestre sur le thème du patrimoine caché lyonnais.
Les traboules de Lyon, bien qu’elles prennent l’apparence de simples couloirs, forment un réseau urbain chargé de significations et d’usages historiques. Elles sont liées à l’histoire locale, à la production artisanale et à des événements importants. Leur exploration offre un regard différent sur Lyon, entre bâtiments anciens, récits anonymes et ambiances particulières. Grâce aux itinéraires proposés et aux visites commentées, chacun peut se faire une idée plus complète de leur intérêt architectural et patrimonial. Pour les visiteurs curieux ou les amateurs de ruelles secrètes, c’est une découverte qui mérite l’attention.
Sources de l’article
- https://mairie7.lyon.fr/lieu/renaissance-15eme-16eme/les-traboules-du-vieux-lyon
- https://mairie2.lyon.fr/lieu/renaissance-15eme-16eme/les-traboules-du-vieux-lyon